In Francia cresce la protesta della scuola contro i progetti del Governo Raffarin di devolution e di modifica del sistema pensionistico.

 

Ottocentomila  insegnanti ed educatori (434 mila per la polizia) hanno scioperato il 19 maggio. Proclamata dai cinque sindacati della scuola  un’altra giornata nazionale di mobilitazione per  il prossimo 22 maggio.

Gli insegnanti e gli educatori chiedono che venga revocato il piano di devolution del Governo Raffarin che prevede il passaggio del personale dallo Stato alle Regioni e ai Dipartimenti.

 

Contro la decentralizzazione, secondo lo slogan ” In tutti i quartieri, in tutte le Regioni, uno stesso diritto all’istruzione”, gli insegnanti hanno adottato forme eclatanti di protesta. A Toulouse, alcuni docenti in sciopero hanno bloccato gli ingressi di quattro licei contrastando  lo svolgimenti di esami di baccalaureat

Lottano anche per la difesa del sistema pensionistico, che il Governo vuole rivedere su basi restrittive.

Sarà questa una settimana decisiva per il ministro dell’Istruzione Luc Ferry: sono in programma  incontri con le organizzazioni sindacali che aspettano fatti concreti.

Ma Ferry, malgrado la protesta crescente nel paese, non sembra intenzionato a fare concessioni, né disposto a ritirare le riforme. Neanche per riportare nella scuola e nel paese la pace  sociale.

 

A noi viene in mente un quadro carducciano:

”… e tutto quel chiasso ei non degnò d’un guardo…”

Siamo convinti che la lotta che vede coinvolti i  colleghi francesi precede solo di qualche mese quella  che dovremo affrontare noi sugli stessi argomenti: regionalizzazione dell’istruzione e riduzione del sistema pensionistico.    (Santi Coniglio)

 

 

Da

LE MONDE | 20.05.03

 

La mobilisation croissante des enseignants déstabilise Luc Ferry

Des centaines de milliers de fonctionnaires ont manifesté, lundi 19 mai, contre la réforme des retraites et la décentralisation. Le ministre de l'éducation est critiqué au sein de la majorité. Il devait recevoir les syndicats mardi et mercredi, avant la "journée nationale de mobilisation" prévue jeudi 22 mai.

Les enseignants ne relâchent pas la pression et Luc Ferry fait face à une semaine décisive. Plus de 800 000 personnes selon les syndicats (434 000 selon la police) ont manifesté, lundi 19 mai, dans 70 villes de France. A l'issue de cette journée de grève, cinq syndicats de l'éducation nationale ont appelé à "une nouvelle journée nationale de mobilisation" pour le jeudi 22 mai. Dans un communiqué commun, elles rappellent "leur exigence d'ouverture de véritables négociations" sur "le retrait du projet de loi sur les transferts des personnels, le maintien des surveillants et des aides-éducateurs, l'éducation comme priorité, et sur les retraites".

Ce nouveau mot d'ordre de grève intervient alors que le ministre de l'éducation nationale et son ministre délégué, Xavier Darcos, reçoivent les organisations syndicales, chacune à leur tour, dans la soirée du mardi 20 mai et le mercredi 21. Cette reprise précipitée du dialogue fait suite à la convocation des deux ministres par Jean-Pierre Raffarin, le vendredi 16 mai, qui a conduit à la décision de tenir, mardi 27, un comité interministériel sur l'éducation et le métier d'enseignant.

Le gouvernement ira-t-il jusqu'à envisager de revenir sur les transferts aux régions et aux départements de quelque 100 000 personnels non enseignants de l'éducation nationale ? M. Ferry a déclaré, mardi 20 mai sur RTL, qu'il ne serait pas le ministre qui retirerait "les réformes pour acheter la paix sociale". "Un certain nombre d'aménagements sont possibles", a-t-il précisé, évoquant notamment, pour les retraites des enseignants, "des cessations progressives d'activité à mi-temps payées plus et prise en charge à taux plein ou la possibilité de rachat des années d'études". On envisageait également, dans l'entourage du ministre, "la diversification des activités" des enseignants en fin de carrière.

Alors que le ministère fait état d'une mobilisation plus faible le 19 mai que le 13, les syndicats soulignent"une mobilisation particulièrement puissante". Ils appellent les personnels à "poursuivre le mouvement et à décider dans l'unité de reconduire la grève partout où cela est possible".

Débordés par leur base dans certains départements où se poursuivent des grèves reconductibles depuis plusieurs semaines, les syndicats, en décidant d'une nouvelle grève le 22, veulent certes "faire monter la pression"mais aussi "coller au plus près d'un mouvement qui a tendance à se radicaliser". "Ici et là, des collectifs, qui sont entrés dans des actions très dures, tentent de discréditer les fédérations - qui sont pourtant à l'origine du mouvement - et cherchent la confrontation directe avec le gouvernement, considère Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA-éducation. Pour Luc Ferry, c'est la semaine de tous les dangers." " La balle est dans le camp du gouvernement, assure Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU. On ne peut pas se payer de bonnes paroles."

A Toulouse, des professeurs en grève contre le projet de décentralisation, opposés aux mesures de réquisition du gouvernement, ont bloqué, lundi 19 mai, les portes de quatre lycées, perturbant la tenue des examens du CAP, BEP, BTS et d'épreuves d'éducation physique du baccalauréat

 

"EN SOLIDARITÉ AVEC L'ÉCOLE"

A l'université de Perpignan, des examens de fin d'année, empêchés par des personnels enseignants et non enseignants, ont dû être reportés. Luc Ferry et Xavier Darcos devaient recevoir, mardi 20 mai, les recteurs et inspecteurs d'académie "pour étudier les moyens légaux" d'assurer un bon déroulement des examens.

La veille, les enseignants constituaient le gros des cortèges. 100 000 manifestants à Paris et à Marseille selon les organisateurs, 38 000 et 25 000 selon la police, 55 000 à Toulouse (20 000) s'opposaient à la réforme des retraites et au transfert de personnels. "Je suis dans le premier train de la décentralisation, expliquait une conseillère d'orientation-psychologue parisienne. Je suis là, non pas par corporatisme mais pour qu'on arrête le démantèlement du service public."

"Dans tous les quartiers dans toutes les régions, un même droit à l'éducation", scandaient les personnels des "établissements en lutte d'Ile-de-France". "La défense des retraites d'accord, expliquait Hélène, professeur de français, dans un collège de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Mais pour nous, ce qui compte plus encore, c'est d'empêcher la décentralisation sinon les inégalités vont se multiplier."

Très mobilisés aussi, les cortèges des hôpitaux de la région parisienne, les personnels territoriaux ou les agents des impôts... Sylvie, éducatrice spécialisée à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), manifeste "en solidarité avec l'école", contre la réforme des retraites bien sûr, mais cette militante de la CFDT est aussi là pour exprimer son "écœurement" devant la position de sa confédération. Sur la banderole du SGEN-CFDT, la deuxième partie du sigle est masquée par un "en colère" rageur.

Dimanche 25 mai, la fonction publique manifestera aux côtés des travailleurs du secteur privé contre la réforme des retraites. Selon un sondage (réalisé le 16 et 17 mai) Louis-Harris pour l'Express et France-Info, 54 % des Français se disent du "côté des grévistes". Lors d'une réunion, lundi soir, la CGT, FO, la FSU et l'UNSA ont décidé d'associer le groupe G10-Solidaires (les syndicats SUD notamment) à la préparation de la manifestation nationale parisienne de dimanche. Devant l'afflux prévu de manifestants, la préfecture de police de Paris a préféré que celle-ci parte de la place de la Nation et non plus de la République.

Rémi Barroux et Martine Laronche


Conseils et regrets de Claude Allègre

Claude Allègre a exhorté les enseignants à "respecter leur ministre", mardi 20 mai, sur Europe 1. L'ancien ministre socialiste de l'éducation nationale (1997-2000) a également estimé qu'un boycottage des examens n'était pas "tolérable"et reconnu qu'"il y a un malaise enseignant". La veille, sur France Bleu Montpellier, il avait admis n'avoir "pas mesuré" le "désarroi enseignant" lorsqu'il a voulu réformer l'éducation nationale qu'il qualifiait, à l'époque de son ministère, de "mammouth" à "dégraisser".