Integrazione del diverso nella scuola francese.

 

 

 In Francia, l’integrazione dei portatori di handicaps nel sistema  scolastico risulta carente.  Gli  insegnanti, dal canto loro,  reclamano una formazione adeguata allo scopo.  E le critiche che le famiglie rivolgono al sistema  sono in forte aumento.

 

LE MONDE | 04.06.02 | 15h20

Le médiateur de l'éducation nationale critique les lacunes de l'intégration des handicapés à l'école

Le nombre de réclamations a fortement augmenté en 2001.

Doit-on s'en réjouir ? Le nombre de personnes qui s'adressent au médiateur de l'éducation nationale ne cesse de croître depuis son installation au ministère fin 1998.

Dans son deuxième rapport annuel, rendu public mardi 4 juin, Jacky Simon indique qu'il a reçu, avec les médiateurs académiques, 4 936 réclamations en 2001, soit 19 % de plus qu'en 2000. Autre fait notable, les "usagers" de l'école, parents et étudiants, sont de plus en plus nombreux à recourir à ses services : ils formulent 38 % des demandes, contre 27 % deux ans plus tôt, les personnels éducatifs continuant d'être majoritaires avec leurs inextricables problèmes de statuts ou de mutations.

Outre les efforts menés pour se faire connaître, le médiateur explique cette progression par un "mouvement d'ensemble : parents et usagers veulent comprendre, en savoir plus - c'est ce que certains appellent le consumérisme. Si on ne leur répond pas, ils saisissent les tribunaux et considèrent qu'on les méprise. Les événements politiques récents nous ont montré le danger d'une telle attitude". Entre les 5 000 pages annuelles du Bulletin officiel ou les 56 textes auxquels renvoie cette instruction sur l'organisation du bac à l'étranger, d'aucuns s'égarent encore dans la bureaucratie du mammouth. L'administration, malgré des progrès, doit évoluer pour traiter personnels et usagers avec humanité.

M. Simon insiste sur un thème majeur : "La gestion de la différence". En matière d'intégration des enfants handicapés à l'école, un trop grand écart sépare les affichages ministériels des réalités vécues par les parents, critique le médiateur. "Il existe d'abord une grande ambiguïté dans les discours et dans la loi de 1975 sur le droit à la scolarisation ; ensuite, les parents ont des difficultés à dialoguer avec les structures en place ; enfin, des freins réels leur sont opposés." Parmi eux, M. Simon enregistre une certaine peur des enseignants, qui réclament une formation adéquate. Mais aussi "un non-dit, une pression subtile exercée par les autres parents pour ne pas accepter les enfants différents des autres". D'où une proposition radicale : inscrire systématiquement tous les enfants de 6 à 16 ans.

Indépendamment de l'actualité récente, qui a vu plusieurs épreuves de concours d'enseignants annulées, les examens et concours sont un autre sujet sensible (28 % des réclamations des usagers, en forte augmentation). Des médiateurs académiques ont parfois contraint des jurys à délibérer de nouveau. Il faut, plaide M. Simon, que le principe de la souveraineté des jurys soit mieux connu. A défaut d'une double correction, "irréaliste", il conviendrait aussi que ces derniers fournissent obligatoirement une appréciation individuelle des notes attribuées. "Si rien n'est fait, la situation va exploser", pronostique M. Simon.

Dans les deux tiers des cas, les réclamations trouvent une réponse satisfaisante. Mais le médiateur, qui s'affiche "modeste et déterminé" insiste sur "une question particulièrement préoccupante, moins sur le plan de la statistique que sur celui de son impact général sur l'image du système éducatif et de la confiance de nos concitoyens" : il s'agit de la situation des enseignants qui ont "perdu pied et qui ne savent plus à qui se confier pour trouver une solution à leurs problèmes".

Le suivi de ses recommandations préoccupe également M. Simon. Certaines, d'importance, ont été éludées par l'administration de l'éducation nationale : mettre au point une charte du dialogue entre l'élève, le parent et le professeur ; mener une investigation approfondie des manifestations de harcèlement moral ; ou encore étudier une organisation académique, et non plus nationale, des concours de recrutement des enseignants des collèges et lycées, une idée que l'inspection générale suggère depuis vingt ans à ses ministres successifs.

Nathalie Guibert


"Le Monde de l'éducation" et les "indésirables"

Le Monde de l'éducation du mois de juin consacre un dossier de seize pages aux "indésirables", ces élèves handicapés, étrangers, à problèmes ou issus de milieux défavorisés qui sont "trop hors norme pour être accueillis par l'institution scolaire" et deviennent des exclus de l'intérieur. Des éclairages concernant les enfants intellectuellement précoces, les enfants autistes, les mineurs isolés chinois arrivant en France ou les collégiens qui ont été exclus de plusieurs établissements successifs illustrent le dossier.

Figurent également au sommaire : un entretien avec Antonio Negri, un dossier spécial sur la triche, ainsi qu'une présentation de l'équipe et des intentions du nouveau ministre de la jeunesse, de l'éducation et de la recherche, Luc Ferry.