"Le niveau ne cesse
de se dégrader et les élèves en difficulté en français le sont dans toutes les
disciplines", a souligné le ministre.
Luc Ferry souhaite engager une action au sein de l'école primaire mais aussi
en dehors de l'école, afin de remédier à ce mal, conceptualisé en 1977 par
l'association ATD-Quart Monde pour désigner les personnes scolarisées qui ne
maîtrisent pas suffisamment l'écrit pour faire face aux exigences minimales de
la vie de tous les jours - professionnelle, sociale, etc.
Selon une étude rendue publique en octobre 2001 par le ministère de
l'Education nationale et la direction du service national, 6,5% des 600.000
jeunes - filles et garçons - qui se sont présentés à la Journée d'appel de
préparation à la défense en 2000-2001 avaient de graves difficultés de lecture
et de compréhension.
Le ministre de l'Education nationale se fixe quatre priorités: renforcer
l'apprentissage du français dans le primaire; expérimenter de nouveau modes de
prises en charge des élèves en difficulté; développer les accompagnements
péri-scolaires; mieux utiliser les technologies de l'information.
Luc Ferry veut permettre à l'école primaire de "jouer pleinement son rôle dans
l'acquisition par tous les élèves" des compétences édictées par Jules Ferry:
lire, écrire, compter. Ce plan donnera à chacun les moyens "d'aborder dans de
bonnes conditions l'entrée en sixième", a-t-il dit.
Le Syndicat des Enseignants Unsa a jugé ces mesures "limitées" et sans grande
nouveauté car elles restent centrées sur l'école élémentaire et notamment le
cours préparatoire. "Elles évacuent les actions en direction des adultes" et
"négligent gravement l'apport essentiel de l'école maternelle", estime le
SE-Unsa dans un communiqué. "C'est à tous les niveaux de la scolarité
obligatoire, école et colège, qu'il convient de lutter contre l'illettrisme en
permettant la pratique généralisée de la pédagogie différenciée".
APPRENTISSAGE PAR INTERNET
A la prochaine rentrée, les enseignants du primaire devront consacrer deux
heures trente par jour à la lecture et à l'écriture en CP et CE1, deux heures
par jour en C2, CM1 et CM2. Pour diminuer les nombre d'élèves arrivant au
collège avec de graves difficultés de lecture, "un nouvel outil de diagnostic
sera créé et expérimenté au cours de la classe de CM1 durant l'année scolaire
2002-2003".
Par ailleurs, dans 100 à 150 écoles, à la rentrée 2002, une expérimentation
sera lancée sur deux ans en vue de prendre en charge les élèves de CP en
grande difficulté. Ces dispositifs accueilleront une dizaine d'élèves.
Le ministère étudie également un plan d'action pour la lecture dans les
centres de vacances et dans les centres de loisirs sans hébergement.
L'usage des nouvelles technologies, en particulier les CD-Roms, sera développé
dans les écoles. Un appel à candidatures sera diffusé pour la création de
sites d'aide aux élèves et les meilleurs seront "labellisés" par le ministère
de l'Education. Des informations seront diffusées sur internet afin d'orienter
et d'aider les parents d'élèves souffrant de dyslexie ou de dysphasie.
Un dispositif de suivi sera mis en place au cours de la prochaine année
scolaire afin d'évaluer l'efficacité des mesures présentées mercredi.