In Francia, il ministro dell’Istruzione Luc Ferry assume 30 mila insegnanti (12 mila per scuola primaria e 18 mila per la secondaria), oltre a 16  mila assistenti d’istruzione. La decisione, a sorpresa, è stata presa dal Governo, in seguito alle vibrate proteste dei docenti per i tagli al bilancio dell’istruzione, e alla proclamazione di un altro sciopero indetto dai sindacati scuola per il 28 gennaio.

La manovra è definita dallo stesso Governo uno  “sforzo significativo” e tenta una riappacificazione con i docenti, soprattutto quelli di scuola secondaria, maggiormente penalizzati dalla politica del governo di Jean Pierre Raffarin

 

LE MONDE

Luc Ferry annonce un "effort significatif" de recrutement des profs

A la veille de la grève générale du 28 janvier, le ministre de l'éducation devait annoncer, jeudi 15 janvier, le recrutement de 30 000 professeurs, 12 000 dans le primaire et 18 000 dans le secondaire, ainsi que la création de 16 000 postes d'assistants d'éducation en 2003.

Le gouvernement cherche l'apaisement avec les enseignants. Alors que depuis la rentrée Jean-Pierre Raffarin est contesté sur ses choix budgétaires en matière d'éducation et que les syndicats appellent à une nouvelle grève le 28 janvier, le premier ministre entend faire un geste politique en direction des professeurs.

Ses deux ministres chargés de l'éducation, Luc Ferry et Xavier Darcos, devaient faire état, jeudi 15 janvier, d'un "effort significatif" en annonçant le recrutement de 30 000 professeurs et la création de 16 000 postes d'assistants d'éducation en 2003.

Les arbitrages, préparés par un audit sur l'ampleur des départs en retraite (Le Monde du 18 décembre), étaient particulièrement attendus par les syndicats d'enseignants, qui mesurent traditionnellement l'engagement des gouvernements en fonction du nombre de postes créés, et par les étudiants qui préparent les concours.

La volonté de "pacification" concerne essentiellement l'enseignement secondaire, le plus touché jusqu'à présent par les restrictions budgétaires. 18 000 postes de professeurs de collège et de lycée seront ouverts aux concours 2003, soit le même niveau de recrutement qu'en 2002.

Le SNES-FSU, qui représente plus de la moitié des enseignants du second degré, avait fixé l'objectif à atteindre : pour le syndicat, il faudrait 18 500 postes "minimum" aux concours externes 2003 pour assurer le renouvellement des enseignants.

"ENGAGEMENT FORT"

Le gouvernement a ainsi retenu la fourchette haute des estimations ayant circulé ces dernières semaines. "Le calibrage est élevé par rapport à ce que certains attendaient, explique un proche collaborateur de Luc Ferry. Nous avons ainsi voulu éviter les coups d'accordéon. Les départs prévus en 2003 sont donc largement couverts, et cela nous permet d'anticiper sur les années suivantes, notamment en 2006-2007, où le nombre de sorties va augmenter." La répartition entre disciplines (lettres, mathématiques, anglais, etc.) sera connue dans les prochaines semaines.Le ministère reconnaît que les discussions avec le ministère des finances ont été "difficiles"mais assure que le choix marque un "engagement fort"du gouvernement.

Dans le primaire, 12 000 postes de professeurs des écoles seront offerts aux candidats pour la session 2003, soit, là encore, le même nombre qu'en 2002. Le ministère estime que ces recrutements permettront de couvrir les départs à la retraite et de réduire le recours aux listes complémentaires, ces enseignants recalés aux concours mais qui sont recrutés en cours d'année, sans formation, pour enseigner dans les classes (Le Mondedu 14 septembre). La Rue de Grenelle assure pouvoir faire passer le nombre de listes complémentaires de 6 300 en 2002 à 1 850 en 2005.

Selon le ministère, ces recrutements devraient également permettre de faire face à la croissance démographique. Quelque 40 000 élèves supplémentaires sont en effet attendus en 2004 du fait du mini-baby-boom de ces dernières années.

Le SNUipp, principale organisation du primaire, estimait, avant l'annonce, qu'il faudrait recruter un minimum de 16 000 enseignants pour répondre aux besoins des enseignants. Un recrutement inférieur conduirait, selon le syndicat, à une "dégradation" des conditions d'enseignement.

Sur le dossier des surveillants, l'annonce des deux ministres chargés de l'éducation vise également à "rassurer ceux qui avaient pu s'inquiéter" des choix budgétaires du gouvernement. 16 000 assistants d'éducation, et non 11 000 comme annoncé initialement, seront recrutés pour la rentrée 2003. Ils devront remplacer les 5 600 postes de surveillants supprimés et compenser partiellement le départ de 20 000 aides-éducateurs en fin de contrat.

Ces annonces suffiront-elles aux syndicats d'enseignants ? Sur l'ensemble du dossier, les fédérations ont choisi de maintenir la pression. En plus de la grève des surveillants et des aides-éducateurs, le 17 janvier, ils appellent à une journée de grève de l'ensemble des personnels le 28 janvier.

Dans leurs revendications, les organisations syndicales demandent d'"autres choix budgétaires", une programmation pluriannuelle des recrutements pour "faire face aux départs à la retraite prévisibles" ainsi que la résorption de la précarité.

Ayant répondu, ou tenté de répondre, à la pression des syndicats, le ministère de l'éducation devra aussi donner des gages au ministère des finances.

"PASSER LE FLAMBEAU"

Jacques Chirac lui-même a donné le ton. "Au moment où une génération de professeurs doit passer le flambeau à une autre, tandis que le nombre d'enfants dans nos écoles et nos collèges commence à diminuer au niveau national, il est essentiel de mettre en œuvre, dans le dialogue et la concertation, les adaptations et les redéploiements nécessaires pour pouvoir relever de nouveaux défis", a ainsi prévenu le chef de l'Etat lors de ses vœux aux corps constitués, le 8 janvier. "Nous avons un engagement moral vis-à-vis de Bercy, à qui nous avons expliqué que le ministère de l'éducation nationale ne peut pas procéder à une réduction drastique du nombre d'emplois", souligne l'entourage de Luc Ferry.

"L'éducation nationale assumera sa part dans l'effort de rigueur", assure la même source. Le ministère devrait notamment s'engager à éviter les "gaspillages du système", en particulier la sous-utilisation d'enseignants dans des disciplines où, par ailleurs, des contractuels sont recrutés.

Au-delà des seules questions budgétaires, Luc Ferry veut reprendre l'initiative. "Il faut que le projet du ministère de l'éducation nationale apparaisse plus clairement", estime le ministre, qui veut, pour cela, "régler les questions qui parasitent notre travail". "Il y a eu un décalage un peu absurde entre les réformes engagées et la nature du débat politico-médiatique", note Luc Ferry.

Le débat parlementaire, prévu pour le printemps prochain, probablement en mai, devrait permettre de "sortir du face-à-face entre l'administration et les syndicats" et de décliner les "dix chantiers"du ministre Ferry.

Luc Bronner


Une étude sur la pénurie de candidats

Luc Ferry devait insister, jeudi 16 janvier, sur l'"existence d'un réel problème de viviers" de candidats pour les métiers de l'enseignement. Pour mieux connaître ce qu'il qualifie de "défi", le ministre a demandé à la direction de la programmation et du développement (DPD) de mener une enquête approfondie "dans les six prochains mois".

L'audit sur les départs en retraite et les viviers de recrutement (Le Monde du 18 décembre) a montré que l'éducation nationale aurait à recruter le quart des diplômés de l'enseignement supérieur pour faire face aux départs à la retraite de plus du tiers des enseignants d'ici à 2010. En 2002, le nombre de candidats pour les concours du second degré a nettement diminué (– 6,7 % par rapport à 2001). Pour le concours de professeur des écoles, en revanche, le nombre de postulants s'est fortement accru (+ 16 %).


Surveillants et aides-éducateurs en grève

Les principales organisations syndicales appellent les aides-éducateurs et les surveillants à une nouvelle journée de grève, vendredi 17 janvier, pour protester contre les choix budgétaires du gouvernement et ses projets d'instauration d'un statut d'"assistant d'éducation".Cette journée marque la fin d'une "semaine d'action" commencée lundi 13 janvier à l'initiative du SNES-FSU, du SNUipp-FSU, du SGEN-CFDT, du SE-UNSA et de la FERC-CGT. Avec l'UNEF, ces organisations ont demandé à être reçues par le ministre de l'éducation nationale, Luc Ferry, le vendredi 17 janvier.

Par ailleurs, des grèves, conduites par des coordinations régionales, perturbent depuis plusieurs semaines le fonctionnement des établissements, notamment en Corse et dans les académies de Rennes et de Nantes.